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20 mars 2012 2 20 /03 /mars /2012 13:51

Achy-patrick.jpgDes solutions d’Achi Patrick contre la colère et la révolte des Ivoiriens

Le gouvernement ivoirien a décidé de déclarer la guerre à l’absence d’eau potable, qui est source de grogne et de révolte des populations ivoiriennes surtout à Abidjan. La guerre pour l’eau potable, ou la bataille pour satisfaire la demande et les attentes des consommateurs ivoiriens est en cours. La stratégie de lutte prévoit la mise en place d’infrastructures adéquates dans les mois à venir par la mobilisation de près de 400 milliards de FCFA pour des investissements aussi bien à Abidjan qu’à l’intérieur du pays. Ce jeudi, le ministre des Infrastructures économiques rencontre la presse pour faire de point de la situation. L’Ia présente l’état des lieux 48 heures avant.
Eau : source de vie, source de discorde

Eau source de vie. Eau source de discorde nationale et de tensions, au pays d’Houphouët-Boigny et des solutions. Le président de la République trouve, apprend-on, inacceptable les lacunes ivoiriennes en matière d’accès à l’eau potable. A l’occasion de la journée mondiale de l’eau, ce Jeudi, c’est le ministre chargé des Eaux et Forêts, qui lira le message du gouvernement. L’eau est considérée comme une ressource naturelle, qui doit être protégée. Mais entre l’eau ressource naturelle, libre et disponible d’une part et d’autre part l’accès à l’eau potable, il y a un grand chemin à faire.
L’eau, une affaire d’infrastructures économiques et hydrauliques

En Côte d’Ivoire, c’est le ministère des Infrastructures Economiques, chargé de la gestion de 5 types d’infrastructures, qui gère la question capitale de l’eau. Les infrastructures sous la tutelle du ministère sont : les infrastructures routières, les infrastructures portières, les infrastructures aéroportuaires, les infrastructures ferroviaires, les infrastructures hydrauliques. Tout va presque bien sauf l’eau. Au niveau des aéroports, Abidjan attend sa certification. Le travail se fait en liaison avec le Ministère des Transports plus en avant sur la question. Les autres infrastructures aéroportuaires du pays, dont Yamoussoukro et Bouaké font l’objet de suivi pour une maintenance et une capacité opérationnelle acceptable. Concernant les ports, à Abidjan et à San Pedro, le ministère des Infrastructures Economiques en liaison avec les autres départements, essaie de tirer son épingle du jeu. Pour le chemin de fer, les choses vont au rythme du pays. Avec les chantiers entrepris au niveau des routes ivoiriennes, tout le monde se rend compte que très bientôt, les Abidjanais ainsi que l’ensemble des Ivoiriens à l’intérieur du pays vont bien circuler.
Etat des lieux

Au niveau de l’eau, il y a problème ; alors que la somme de 10 milliards de FCFA a été mobilisée à cet effet en 2011 dans le cadre du programme présidentiel d’urgence. La même enveloppe budgétaire sera octroyée au titre de l’année 2012. Sur un besoin quotidien de 500 mille mètres cube d’eau nécessaires à Abidjan, environ 350 mille mètres cube d’eau sont disponibles. Soit un déficit de 150 mille mètres cube d’eau à combler. Cette situation pousse la Sodeci, le distributeur lié à l’Etat par un contrat d’affermage, à ruser souvent dans la distribution de l’eau. Le schéma idéal est la disponibilité de l’eau 24H sur 24. La Sodeci est loin d’une performance sur l’ensemble de la ville d’Abidjan. A Koumassi, Yopougon, Abobo, et même dans des quartiers comme la Riviera et Angré, la fourniture de l’eau est interrompue à certaines heures. La situation est plus compliquée au niveau d’Abidjan Sud, qui se trouve dans une zone marécageuse et basse. Quelques-uns des 11 forages au niveau de la Riviera-Nord, ne sont plus opérationnels. L’eau consommée à Abidjan est forée et traitée à partir d’Abidjan ord, située en hauteur (Cocody, Angré, Riviera, Abobo, Yopougon) par rapport à Abidjan Sud (Port-Bouët, Treichville, Koumassi, Marcory). L’eau arrive au compte-gouttes dans les robinets tandis que les factures n’arrivent pas toujours de la même façon… Dans les immeubles et appartements, les habitants sont obligés d’acheter des suppresseurs pour faire monter la pression de l’eau, aux étages supérieurs. Souvent, des inondations surviennent, quand on oublie de fermer le robinet, dans l’attente de l’eau. D’autres fois, les familles veillent dans l’attente de cette eau qui arrive nuitamment. Régulièrement, les populations manifestent et font état de leur colère, et de leur révolte.
Situation presque dramatique à l’intérieur du pays

Selon des experts du Ministère des Infrastructures Economiques, le problème ne concerne pas que la capitale économique. De bonne source, il n’y a aucune ville de l’intérieur qui échappe à un problème d’approvisionnement en eau potable. Les constats faits par les 17 directions régionales chargées de l’hydraulique au Ministère des Infrastructures Economiques, ainsi que les possibilités de la Sodeci, dans les 700 localités ou elle est représentée, donnent une situation alarmante et inquiétante, qui font l’objet d’investissement en cours. A Man, des travaux de 7 milliards de FCFA sont prévus. A Daloa, Korhogo, San-Pedro, Bouaké, des forages seront faits, des châteaux d’eau construits, et des canalisations réalisées. Le renforcement de l’hydraulique villageoise et l’amélioration de l’accès à l’eau potable dans les villages seront renforcés. Les sources font état de dizaines de villages de plus de dix mille habitants, qui n’ont pas accès à l’eau potable de façon régulière. « Dans certaines localités, les populations sont obligées de recueillir l’eau de pluie dans les marécages, pour s’alimenter. Dans un village du Nord, des femmes font deux jours de marche, pour obtenir l’eau. A Sinfra, Bayota et dans plusieurs autres localités, la situation est inquiétante », confie à l’IA une source introduite au Ministère des Infrastructures Economiques.
Causes lointaines

Les infrastructures hydrauliques ont un coût et un délai de mise en œuvre. Selon les études, 300 milliards de FCFA sont nécessaires pour régler les problèmes d’accès à l’eau potable à l’intérieur du pays. La réalisation de forages, la construction de châteaux d’eau et de canalisation prennent plusieurs mois, même quand les ressources sont mobilisées et disponibles. Tout cela est naturellement précédé d’études qui prennent du temps, et qui coûtent presqu’aussi cher que les travaux eux-mêmes. Avec plus de 5 millions d’habitants aujourd’hui, Abidjan a connu une explosion et une progression démographiques, qui n’ont pas été suivies de la mise en place d’infrastructures hydrauliques adéquates. Par ailleurs, des immeubles sont bâtis dans les nouveaux quartiers, sans la prise en compte des contraintes en matière d’hydraulique, et dans la méconnaissance des règlements de services, qui s’imposent à la Sodeci.
Solutions à court et moyen terme

Construit sur une longue période et longtemps attendu, le château d’eau d’Angré sera inauguré ces jours-ci, et devra aider à résoudre la pénurie au niveau d’Abidjan. Des châteaux seront réhabilités à Port-Bouët, un autre château est en construction à Niangon-Yopougon. Selon des informations disponibles, au cours des 9 premiers mois de l’arrivée du Président Alassane Ouattara, entre 30 mille et 50 mille mètres cube d’eau au quotidien ont été ajoutés aux capacités de production au niveau d’Abidjan. Le grand espoir à moyen terme, et pour le long terme réside dans les investissements prévus à Bonoua. Avec l’appui de la Chine, 40 milliards de FCFA seront investis pour des forages, des canalisations, la construction d’un château à Bonoua. Ces infrastructures dont la construction prendra plusieurs mois, permettront de résorber une bonne partie des difficultés d’approvisionnement en eau potable, sans toutefois suffire si entre- temps, la population continue de s’accroître tandis que des équipements nouveaux ne sont pas programmés.
Le gouvernement engage sa responsabilité

Pendant longtemps, la Sodeci, chargée de la distribution ( et non de la production) de l’eau, a été mise en première ligne, subissant les griefs et le courroux des populations qui ignorent que cette société ne fait que distribuer l’eau qui est disponible, et qui est mise à sa disposition par l’Etat. Depuis la privatisation de l’EECI et de la SODECI en 1990, l’Etat n’a pas voulu se dégager de ses responsabilités en matière de construction des infrastructures énergétiques et hydrauliques (eau et électricité). Avec l’annonce des travaux de Bonoua et la série d’investissements prévus à l’intérieur du pays, à la suite des villages et localités ayant déjà bénéficié du Programme présidentiel d’urgence, le gouvernement pourrait se mettre en première ligne dans les semaines à venir, en vue d’expliquer aux populations que la question de l’accès à l’eau potable, est une priorité nationale pour le chef de l’Etat. L’on parle même d’une sorte de Goana à l’ivoirienne. Au Sénégal, le président Abdoulaye Wade avait lancé la Goana (grande offensive nationale pour l’alimentation) lors des pénuries de riz sur le marché. En Côte d’Ivoire, une grande offensive nationale pour l’accès à l’eau potable se prépare. La guerre est lancée et déclarée à la pénurie d’eau potable, ainsi qu’à la colère et à la révolte des populations que cela engendre. Tolérance zéro !
Refus de deadline

Aucune source gouvernementale ne veut donner des dates, et à prendre des engagements sur des délais. Des experts interrogés, ainsi que des sources proches de la Sodeci et de l’Office national de l’Eau potable assurent, pour leur part, qu’en 2014 au plus tard, la question d’accès à l’eau potable sera résolue en Côte d’Ivoire. Avant cette date, des efforts seront faits, des améliorations seront constatées ici et là, avec la persistance de quelques légers désagréments. En clair, les contraintes liées à la durée incompressible des travaux ne permettront pas de solutions durables avant 2014. La guerre est déclarée et lancée. C’est l’essentiel ! Ainsi soit-il.

Charles Kouassi

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