Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
16 juin 2010 3 16 /06 /juin /2010 14:52

Ce que recherche le vice-président d’Affi N’guessan mercredi 16 juin 2010 par F.D.BONY

lintelligent_2.jpg

C’est aujourd’hui que sera connu le sort du 3ème vice-président du Front populaire ivoirien (FPI) dont la sortie, il y a deux semaines, est l’objet de sérieux remous à l’intérieur de son parti. Pour la seconde fois, le secrétariat exécutif du FPI se réunit en séance extraordinaire, cet après-midi, pour rendre sa décision finale sur la crise qui oppose des dignitaires et non des moindres, de cette formation politique. En l’occurrence, le président Pascal Affi N’guessan à froid avec son collaborateur Mamadou Koulibaly, président de l’Assemblée nationale, qui s’en est pris vertement au ministre de l’Intérieur, Désiré Tagro dont il avait demandé la démission du gouvernement. A l’issue de la première réunion extraordinaire du secrétariat exécutif, qui s’est étendue sur presque 8h dans la nuit du jeudi dernier, les dignitaires du parti au pouvoir se sont quittés en queue de poisson, sans aucune décision prise quant à leur appréciation de l’attitude de leur camarade. On retiendra des indiscrétions qui ont fusé de leur huis clos, la condamnation de la sortie jugée malencontreuse du chef du Parlement ivoirien, relativement à la discipline à l’intérieur de son parti. Celui-ci se serait toutefois refusé à présenter ses excuses tant pour la passe d’arme qu’il a eue avec son président dans les journaux que pour ses propos initiaux relayés toujours par la presse. Koulibaly, le Sarkozy ivoirien ? Réputé très iconoclaste sur la scène politique ivoirienne et dans son parti, Mamadou Koulibaly suscite beaucoup d’interrogation. Ils sont nombreux, les Ivoiriens qui s’interrogent sur ce que recherche le président de l’Assemblée nationale. Mais, à analyser de près ses différentes sorties, l’éminent professeur d’économie, sait ce qu’il veut et où il va. Le N°2 du régime ivoirien ne fait, en réalité, rien au hasard. Il opère des ruptures bien mesurées à des moments où il faut pour marquer des consciences tant dans son camp que dans l’opinion ivoirienne. Dès l’éclatement de la crise ivoirienne, c’est lui Mamadou Koulibaly qui se fait remarquer en claquant la porte du stade de Linas Marcoussis où les protagonistes avaient été réunis par la France pour rechercher une solution. Le président de l’Assemblée nationale va poursuivre cette rébellion jusque dans l’Hémicycle où il boycottera toutes les activités parlementaires se rapportant au vote des lois prescrites par les accords de Marcoussis. Le faisant, le 3ème vice-président du FPI s’est positionné comme un farouche défenseur de sa patrie contre l’impérialiste français. Un combat traduit dans ses écrits et discours qui vont le distinguer davantage et convaincre une bonne frange des acteurs de la mouvance patriotique. Mais, Mamadou Koulibaly ne se contentera pas de cette position de porte-flambeau de la lutte contre le néocolonialisme, quoique ce combat le gratifie d’un soutien indéniable dans le camp présidentiel. Le chef du Parlement ivoirien va s’illustrer encore par ses diatribescontre ses propres partisans. D’abord, par ses contributions de presse dans lesquelles il dénonce les tares de la ‘’Refondation’’, puis maintenant dans les discours publics comme celui délivré à la tribune de la Convention de la société civile lors de la célébration des 20 ans du multipartisme, le vendredi 4 juin dernier. Quand il dénonce les gabegies, le népotisme, le tribalisme ou le régionalisme dans la gestion de certains de ses camarades de parti, Mamadou Koulibaly ne se pose plus comme l’homme d’un camp, mais le défenseur de tous les Ivoiriens souffrant des comportements de certains des leurs. Aujourd’hui, le proche collaborateur d’Affi N’guessan marque encore la rupture dans ses discours avec l’homme d’un camp. Le président de l’Assemblée nationale est en train de se tailler une véritable image d’homme d’Etat. Un positionnement pas du tout hasardeux qui préfigure de ce que sera la succession du président Gbagbo qu’il n’hésite pas aussi à choquer par ses prises de position. A regarder le chef du Parlement ivoirien, on a à l’esprit un certain Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de Jacques Chirac, qui s’illustra par ses positions tranchées et iconoclastes jusqu’à son accession au pouvoir après avoir ravi la candidature de la droite à des prétendants sérieux parmi les préférés du chef de l’Etat. Mamadou Koulibaly n’est-il pas en train de s’imposer ainsi à la succession de Gbagbo ? L’avenir le dira.

Un Article de L'Inter

Une vidéo de Seth Koko pour votre réflexion du jour.

Inscrivez-vous dans la newsletter et Soyez le premier à visualiser nos prochaines vidéos.

Partager cet article
Repost0
31 mai 2010 1 31 /05 /mai /2010 17:54

Malgré d’importantes difficultés économiques et sociales, le Bénin et le Mali se caractérisent, depuis la tenue d’une Conférence nationale dans ces deux pays au début des années 1990, par d'importants succès démocratiques.

1.jpgLe 31 mai et le 1er juin 2010 se tient à Nice le sommet France-Afrique auquel doivent assister 38 chefs de gouvernement ou hommes d’Etat. Cette 25ème édition coïncide avec le cinquantenaire des indépendances des 14 anciennes colonies africaines françaises : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazzaville, Côte d'Ivoire, Gabon, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Togo.

Depuis 1960, ces pays ont connu bien des changements politiques et institutionnels, des phases de démocratisation notamment dans les années 1990, mais également des périodes de personnalisation du pouvoir. Pourtant, malgré les difficultés économiques et  politiques que connaît l'Afrique subsaharienne, certains de ces pays constituent à l'heure actuelle un espoir en matière de démocratie. Ainsi, deux pays sont particulièrement montrés en exemple, le Bénin et le Mali (seuls pays des 14 anciennes colonies françaises d'Afrique considérés comme libres par l’organisation Freedom house), malgré certaines tentatives de refermeture politique ces dernières années.

Plusieurs critères doivent être pris en compte pour déterminer l’état des instances démocratiques d’un pays : l’alternance partisane, le multipartisme, le respect des libertés fondamentales, la tenue d’élections libres, le respect de la Constitution…

 

Du marxisme-léninisme à la démocratie : le Bénin

Aujourd’hui, le Bénin est une république multipartite dirigée par un président élu à la majorité absolue pour cinq ans qui ne peut, selon la Constitution, effectuer plus de deux mandats.

Pourtant, depuis son indépendance le Bénin a connu toutes les formes de régime politique pour gérer un pays miné par le régionalisme et une instabilité permanente, notamment le régime marxisme-léninisme de Mathieu Kérékou qui a plongé le pays dans une banqueroute économique totale à partir de 1988. Mais en 1990, le pays a entamé une transition démocratique réussie et promulgué sa Constitution.

En effet, le Bénin a été le premier à organiser une Conférence nationale, qui ouvre la voie à la démocratie et fait figure d’exemple. Ainsi, en février 1990, le dirigeant alors en place,

2.jpgMathieu Kérékou, convoque une conférence réunissant les représentants des différents mouvements politiques afin de trouver des solutions à la grave crise économique que connaît le pays. Cette Conférence nationale se tient à Cotonou, du 19 au 28 février 1990, dans une ambiance de forte incertitude au départ, puis largement consensuelle. Les participants imposent la souveraineté de leur assemblée au chef de l’Etat, qui finit par la reconnaître. La Constitution est ratifiée par le peuple le 2 décembre et promulguée le 11 décembre 1990.   Après une période de transition, Nicéphore Soglo remporte l’élection présidentielle de 1991 face à… Mathieu Kérékou. Ce dernier s'en va sans heurts et devient donc l'un des rares présidents militaires parvenu à la tête d'un pays par un coup d'État à être amené à quitter le pouvoir par les urnes.

Pacification de la lutte politique

Finalement, Mathieu Kérékou revient au pouvoir démocratiquement en 1996 après avoir dirigé le pays de 1972 à 1990. Le Bénin s’installe alors dans une démocratie véritablement fonctionnelle comme en témoignent l’élection du 30 mars 1999, qui aboutit à la mise en place d'une troisième législature, à l’issue de laquelle l’opposition obtient 42 sièges contre 41 pour la mouvance présidentielle. Le Bénin connaît alors une véritable alternance et une pacification progressive de la lutte politique.

3.jpgEn mars 2001, Mathieu Kérékou est réélu président de la République avec 84,06% des voix.  Arrivé en tête au premier tour, face à son prédécesseur Nicéphore Soglo, il sera confronté au désistement de ce dernier ainsi qu'à celui d'Adrien Houngbédji arrivé en troisième position. Les deux candidats démissionnaires ont qualifié le scrutin de "mascarade". Bulletins "oubliés", désistements en série, démission de membres de la Commission électorale nationale autonome (CENA) avant le second tour, le tout sur fond d'invectives permanentes et d'accusations de fraudes. Ces élections sont également marquées par une forte abstention (53,42% seulement des électeurs sont allés voter) certainement liée à ces manœuvres politiciennes excessives.

Malgré des soupçons de fraudes électorales, Mathieu Kérékou entame alors un second mandat consécutif. Mais, cette controverse politicienne a indiscutablement porté un coup à l'image de "laboratoire de la démocratie" dont jouissait le Bénin depuis 1991.

Cependant, contrairement à d'autres chefs d'État africains, Mathieu Kérékou n'a finalement pas modifié la Constitution (sous la pression des médias, des intellectuels et de l'opinion publique) qui impose au président une limite de deux mandats et qui interdit de se présenter à plus de 70 ans. De ce fait, ni lui, ni son principal opposant, Nicéphore Soglo, n'ont pu se présenter à l’élection présidentielle de mars 2006.

 

Une troisième alternance

Cette dernière voit donc la victoire d’un troisième homme, Yayi Boni, et permet au Bénin connaître sa troisième alternance depuis 1991.

4.jpgCe dernier a fait de la lutte contre la corruption endémique une priorité absolue. En 2006, il a promulgué un code officiel de conduite pour les responsables gouvernementaux qui a permis l'arrestation d'un magnat du pétrole influent sur des accusations de fraude et de la vérification des sociétés gérées par l'Etat. Malgré tout, le Bénin a été classé en 2009 106e sur 180 par Transparency International.

Mais, si Yayi Boni incarnait le changement lors de son élection, il est désormais accusé de tenter de biaiser le jeu politique. Il est depuis confronté à une forte opposition dans son pays.

Il faut rappeler que depuis son accession au pouvoir, la presse béninoise, qui compte plusieurs grands quotidiens et de nombreux périodiques, est de plus en plus confrontée à des pressions.  En juillet 2009, trois journalistes ont notamment été victimes de violences physiques. De ce fait, le Bénin ne cesse de descendre dans le classement annuel de Reporters sans frontières :  le pays classé 27e (sur 169) en 2004, 25e en 2005, 23e en 2006, 53e en 2007, puis 70e en 2008, est classé 72e (sur 175) en 2009.

Malgré tout, le Bénin reste un pays stable politiquement et toujours montré en exemple en Afrique. Il reste cependant miné par de graves difficultés économiques liées notamment à une agriculture en proie à la sécheresse. Avec un indice de développement humain (IDH) de 0.492 (sur une échelle comprise entre 0, exécrable, et 1, excellent) et un indice de pauvreté IPH-1 qui classe le pays 126 sur 135, le plus grand défi auquel le Bénin est confronté, après avoir trouvé la stabilité politique, est la lutte contre la pauvreté.

 

Pauvreté et démocratie : le Mali

La République du Mali est elle aussi considérée aujourd’hui comme un exemple démocratique sur le continent africain. En effet, bien qu'il soit l'un des pays les moins développés du monde, le Mali a entrepris d'importantes réformes politiques et économiques depuis le début des années 1990, y compris un programme de décentralisation visant à donner une plus grande autonomie aux collectivités locales. Le Mali a également bénéficié d'un allégement de la dette internationale, et travaille actuellement avec le Fonds monétaire international (FMI) pour atteindre ses objectifs de réduction de la pauvreté et de croissance.

5.jpgAu Mali, l’exercice du pouvoir exécutif (président et gouvernement) est séparé du pouvoir législatif (Assemblée nationale) et du pouvoir judiciaire (Cour suprême). De plus, le nombre de mandat présidentiel est limité à deux par la Constitution. Enfin, le pays connaît une alternance depuis le coup d’Etat d'Amadou Toumani Touré, commandant de l’armée malienne, contre le régime autoritaire de Moussa Traoré (1968-1991), qui a permis l’instauration de la démocratie au Mali.

En effet, en mars 1991, des manifestations populaires sont réprimées dans le sang, et Amadou Toumani Touré participe alors au renversement de Traoré. Le chef militaire assure alors les fonctions de chef d’État pendant la transition démocratique, jusqu’à l’organisation d’une conférence nationale (de la même façon qu’au Bénin), puis d’élections législatives et présidentielle en 1992. À l’issue de ces élections, Amadou Toumani Touré remet le pouvoir au nouveau président élu Alpha Oumar Konaré conformément à ses engagements.

Ce dernier est réélu pour un second mandat en 1997, puis passe la main à Amadou Toumani Touré qui quitte alors l’armée pour pouvoir se présenter à l’élection présidentielle de mai 2002 qu’il remporte face à sept autres candidats.


 

L'épreuve de 1997

Mais cette élection de 1997, incluant élections législatives et élections communales, a constitué une épreuve pour la démocratie malienne.

Elle se déroule dans un climat tendu entre opposition et pouvoir en place. Le premier tour des élections législatives est annulé par la Cour constitutionnelle pour graves irrégularités, et malgré la demande de l’opposition, le processus électoral se poursuit avec la tenue de l’élection présidentielle. Les principaux candidats de l’opposition retirent leur candidature et le président sortant Alpha Oumar Konaré est réélu dés le premier tour avec plus de 95 % des voix face à Mamadou Maribatrou Diaby.

6.jpgMalgré tout, Amadou Toumani Touré est réélu en 2007 dans le calme par un vote validé par les observateurs internationaux. De plus, après Alpha Oumar Konaré qui a donc respecté la limitation à deux mandats présidentiels, Amadou Toumani Touré s’apprête manifestement à faire de même en 2012.

 

Liberté de la presse et syndicats

Par ailleurs, la Constitution malienne garantit aux travailleurs le droit de se syndiquer (à l'exception de ceux qui fournissent des "services essentiels"), et aujourd’hui le pays est doté de plusieurs syndicats puissants comme la Confédération syndicale des travailleurs du Mali ou l’Union Nationale des Travailleurs du Mali. Libertés de réunion et d'association sont également respectées : en août 2009, quelque 50.000 personnes ont manifesté pacifiquement à Bamako contre l'approbation d’une nouvelle loi. Cependant, la situation sécuritaire dans le nord du pays rend difficile le travail de certaines associations ou d’ONG.

D'autre part, le Mali se caractérise par une réelle liberté de la presse qui permet au pays d’être classé 31e sur 175, devant la France (43e) selon le rapport mondial sur la liberté de la presse établi en 2009 par Reporters sans frontières,

Cependant, le Mali est toujours en proie à de lourds problèmes. Ainsi, la corruption continue de gangréner la vie politique malgré les initiatives lancées par le nouveau gouvernement. En 2009, le Mali a été classé 111e sur 180 pays par Transparency International.

De la même façon que le Bénin, le Mali connaît une grande pauvreté : le pays se classe pour l’IDH 178e sur 182 pays (avec un IDH faible de 0.371) selon le rapport 2009 du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), et 133e sur 135 selon l’indice de pauvreté IPH-1.

Ainsi, malgré des difficultés économiques et politiques persistantes, l'étude de l'histoire démocratique du Bénin et du Mali, montre bien que l'Afrique ne se résume pas seulement à un continent militarisé, mais est aussi le fruit d'histoires individuelles, complexes et d'une véritable politisation des populations.


Source : Anne Collin - Nouvelobs.com

Une vidéo de Seth Koko pour votre réflexion du jour.

Inscrivez-vous dans la newsletter et Soyez le premier à visualiser nos prochaines vidéos.

Partager cet article
Repost0
22 mai 2010 6 22 /05 /mai /2010 14:02

Amadou_Hampate.jpgIl aurait eu, cette année, 109 ans. Celui qui, un jour, du haut de la tribune de l’Unesco, dans les années 60, a dit cette phrase immortelle: «En Afrique, chaque fois qu’un vieillard traditionaliste meurt, c’est une bibliothèque inexploitée qui brûle!», proverbe devenu par un raccourci qui n’en altère cependant pas le sens: «En Afrique, chaque fois qu’un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle!».

Ecrivain, conteur, philosophe, diplomate, mystique même, Amadou Hampaté Bâ aura fait connaître au monde africain et surtout celui des canons et des machines, l’Occident, les plus beaux textes de la tradition orale peule. Dont témoignera, avec raison, le Grand prix littéraire d’Afrique noire à lui attribué, en 1973, avec un «roman» étrange, «L’étrange destin de Wangrin», le récit authentique de la vie d’un homme assez extraordinaire «raconté à l’africaine par un conteur de grand talent» ; une sorte «de pamphlet sur la corruption causée par l’européanisation».

Hampaté Bâ? C’est un nom, et surtout un combat. Celui de la défense des traditions orales dont toute sa production littéraire en portera la marque, le sceau de l’âme de l’éducation reçue à travers une célébration des valeurs humanistes essentielles: la Tolérance, le Respect de la différence et la Paix. Autant de valeurs que lui enseignera un «saint homme», Tierno Bokar Salif Tall, un savant, précise-t-on, en sciences islamiques, maître d’école coranique, mystique, haut dignitaire de la Tidjaniya (congrégation soufi musulmane très répandue en Afrique noire). «Je n’ai jamais cessé, (de recueillir les traditions orales), et cela depuis ma prime jeunesse. J’ai eu la chance, en effet, de naître et de vivre dans un milieu qui était une sorte de Grande école permanente pour tout ce qui touchait à l’Histoire et aux traditions africaines».

Né dans un mois de l’an 1900 ou 1901, c’est selon, à Bandiagara, chef-lieu du pays dogon et ancienne capitale de l’Empire toucouleur du Macina, Amadou Hampâté Bâ est avant tout aussi un grand mémoriste. Qui aura su tirer profit des avantages liés à ce type de formation. A 7 ans, il savait lire et retenait les textes du Coran. Les éducations spirituelle stricte par son père; religieuse et morale traditionnelle des voies ésotériques de l’Islam par un sage, l’avaient préparé à cet engagement qui exigeait des êtres riches des savoirs. Et, de ses armes miraculeuses, toute sa vie, l’écrivain, le grand penseur s’attachera à défendre et à sauvegarder les cultures orales peules et le dialogue entre les hommes.

Son oeuvre littéraire considérable va des poèmes, contes, romans aux traductions des ouvrages historiques comme «L’empire peul du Macina», publié en 1955. (Voir Encadré).

«Le sage d’Afrique» ou de «Marcory», reste une bibliothèque immortelle qui aura fait connaître le monde africain, ses traditions, son passé.

Le rôle, entre autres, qu’il aura joué, affecté en 1942 à l’Institut français d’Afrique noire (Ifan) de Dakar, grâce à la bienveillance du professeur Théodore Monod,directeur, reste déterminant. Enquêtes ethnologiques et recueil des traditions orales... il se consacrera notamment à une recherche de quinze ans qui le mènera à rédiger l’Empire peul du Macina.

En 1951, avec une bourse de l’Unesco, à Paris, sa rencontre avec les milieux africanistes, notamment Marcel Griaule, lui donne encore les raisons de se battre pour l’affirmation des traditions noires. L’Institut des sciences humaines, à Bamako, qu’il fonde en 1960, à l’indépendance du Mali, va dans le droit fil de ses engagements. Sa présence à la Conférence générale de l’Unesco, où il représente son pays, n’est qu’une tribune pour faire entendre la voix de l’Afrique, celle des traditions, des valeurs culturelles à sauvegarder, pour lequel n’aura cessé de battre son cœur. Elu en 1962 membre du Conseil exécutif de l’Unesco, il participe, en 1966, à l’élaboration d’un système unifié pour la transcription des langues africaines. Son mandat prend fin en 1970. Une mission bien remplie à l’Unesco. Au nom, non seulement de son pays, mais de son continent. Au soir de sa vie, à Abidjan, auprès d’un autre sage d’Afrique, Félix Houphouet-Boigny qu’une amitié de longue date liera – il a exigé de Modibo Keïta que Amadou Hampâté Bâ soit l’ambassadeur du Mali en Côte d’Ivoire-, ce savant venu du pied des falaises du pays Dogon, s’occupera à classer ses archives accumulées durant sa vie sur les traditions orales d’Afrique de l’Ouest ainsi qu’à la rédaction de ses mémoires, Amkoullel l’enfant peul et Oui mon commandant !, qui seront publiés après sa mort le 15 mai 1991.

15 Mai 1991- Mai 2010. 19 ans après, résonne encore la voix de ce digne fils d’Afrique dans nos oreilles. Mais qui se souvient encore d’elle, face aux tintamarres qui empêchent de raisonner sainement, qui brouillent toute lisibilité, toutes voies qui mènent aux bons repères?

Cette voix de ce digne fils d’Afrique, qui aura défendu ce continent avec une irrésistible passion ne pouvait s’oublier dans le vaste livre des oubliés de notre histoire. C’est le sens de la Fondation qui porte son nom, qui se propose, entre autres, de recenser tous les documents écrits et audiovisuels laissés, écrits ou numérisés sur l’homme; ériger une bibliothèque, de publier ses œuvres posthumes, créer des clubs dans les lycées et collèges, «Les amis de Amadou Hampaté Bâ», et susciter, à terme, des recherches et des études universitaires sur lui, favoriser les échanges interculturels, développer des accords et des échanges avec les fondations et organismes similaires, etc.

«Toute ma vie, disait-il, je me suis cherché sans me trouver. Je ne saurais me définir moi-même». Nous disons: Grand Fils d’Afrique!

Partager cet article
Repost0
6 mai 2010 4 06 /05 /mai /2010 12:24

CPC-Paris.JPGLe Patriote : Vous organisez un sit-in aujourd’hui devant le siège de l’ONUCI. Pourquoi ?
Touré Mamadou : D’abord, il faut préciser qu’un sit-in est un moyen d’expression démocratique. Nous organisons ce sit-in pour faire pression afin qu’il y ait déblocage du processus électoral et pour demander des sanctions ciblées contre les auteurs. Nous demandons à l’ONU de sanctionner les auteurs du blocage. C’est pourquoi nous sommes là ce matin.

L.P. : Mais la préfecture de police s’oppose à la tenue de ce sit-in. Allez-vous vous plier à cette injonction ?
T.M. : Nous n’avons rien reçu de formelle dans ce sens de la part de la préfecture de police. Même s’il y a une telle décision, nous n’accepterons pas qu’elle prenne le pas sur notre droit constitutionnel de manifester pacifiquement. Nous maintenons notre sit-in. Car, se soumettre à cette injonction, c’est donner un mauvais signal par rapport à la marche du 15 mai. Nous avons rencontré M. Choi, le Représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies en Côte d’Ivoire. Il nous a dit qu’il nous fera recevoir par un de ces collaborateurs à qui nous allons remettre notre motion. Nous appelons toute la jeunesse ivoirienne à se mobiliser aujourd’hui pour la manifestation.

L.P. : Le RJDP organise une marche pour le 15 mai prochain. Quel est votre avis sur cette manifestation ?
T.M. : Sur le principe, nous pensons que toute initiative qui nous permettra d’aller aux élections, est à encourager. Nous soutenons donc cette marche qui vise à arracher les élections à Laurent Gbagbo. Ceci étant, le RJDP a entrepris une série de rencontres des structures de jeunes. La CPC est en attente que les points de vue soient échangés sur ce sujet. Nous pensons qu’après le 15 mai, il sera important qu’une plate-forme se met en place en vue d’une synergie dans les futures actions. Dans tous les cas de figure, nous considérons que la manifestation du 6 mai prépare cetlle du 15 mai.

JCC

Une vidéo de Seth Koko pour votre réflexion du jour.

Partager cet article
Repost0
29 mars 2010 1 29 /03 /mars /2010 15:19
default 7Cote-divoire-drapeauSeth Koko, Auteur du Dialogue Direct Inter-ivoirien. Dialogue qui a ramené la paix en Côte d'Ivoire.
La Côte d'Ivoire doit renouer avec la bonne gouvernance, la démocratie et la justice afin qu'elle reprenne sa place dans le concert des nations leader en Afrique et dans le monde. Ceci est le fil conducteur de notre combat actuel.

Inscrivez-vous dans la newsletter et soyez le premier à visualiser nos prochaines vidéos

Partager cet article
Repost0
16 mars 2010 2 16 /03 /mars /2010 10:10
Par Fraternité Matin
Noel_Children.JPGLa présidente children of africa, profitant de la visite des membres de la fondaci, a exhorté la population à accorder une attention particulière à la culture.

La fondation des artistes de côte d’ivoire (fondationci) a décidé de distinguer toutes les autorités du pays qui font office de mécènes dans le domaine culturel et dans l’humanitaire. C’est donc dans ce cadre qu’une délégation de cette fondation composée de Aimond William (président), Guédéba martin, Ken Adamo, Dothy Z et Don Mike le gourou, était jeudi au domicile de Mme Dominique Ouattara sis à la riviera golf. Pour lui remettre le prix d’honneur du mécène culturel, remporté il y a quelques semaines au cours d’une cérémonie. Présidente de la fondation children of africa, Mme Ouattara a saisi tout le sens du prix décerné. « je sais qu’en me décernant ce prix, la fondaci voulait relever nos actions en faveur de la culture, notamment pour le bibliobus que la fondation met à la disposition des enfants défavorisés d’Abidjan », a-t-elle déclaré. Avant de dire qu’il faut aider à sortir la population de l’obscurantisme. « je pense profondément qu’un peuple cultivé et moderne est la meilleure et le plus puissante des armes contre tous les maux qui minent notre continent. C’est pourquoi, avec notre bibliobus, nous tenons à repousser les limites de l’inculture et de l’analphabétisme partout ou ils se trouvent » a affirmé Mme Ouattara. Avant de dire, sans faire de promesses, qu’elle aidera la fondaci dans la mesure de ses possibilités. Quant à Aimond William, présidente de la fondaci, il a précisé qu’en ces temps de vaches maigres, il est important de récompenser tous ceux qui œuvrent pour faire avancer la culture. La prochaine personnalité à visiter sera l’ancien premier ministre Charles Konan Banny, dans les tout prochains jours.

Partager cet article
Repost0
8 mars 2010 1 08 /03 /mars /2010 11:08
Eyadema.jpgLOME - L'opposition togolaise annonce qu'elle contestera devant la Cour constitutionnelle la victoire du président sortant Faure Gnassingbé lors de la présidentielle de jeudi dernier.

Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes à Lomé, la capitale pour disperser des manifestants du parti d'opposition UFC qui protestaient contre les résultats, ont rapporté des témoins.
L'un des vice-présidents de l'UFC a été blessé dans ces tirs, qui ont visé de jeunes opposants rassemblés aux abords du siège de leur parti, a déclaré un responsable de cette formation, Jean-Jacques Teku. "Les policiers sont arrivés et ont commencé à tirer des gaz lacrymogènes. Un vice-président a été blessé", a-t-il dit.

Ce scrutin avait valeur de test pour la région, théâtre ces dernières semaines d'un coup d'Etat au Niger et de nouvelles émeutes en Côte d'Ivoire, ainsi qu'au Togo, où l'élection de Faure Gnassingbé en 2005 avait abouti à des manifestations et violences qui ont fait des centaines de morts.

Selon les résultats provisoires annoncés samedi soir, Faure Gnassingbé a recueilli 1,24 million de voix sur 2,1 millions de suffrages exprimés, contre 692.584 voix à son rival Jean-Pierre Fabre, de l'UFC. Dès vendredi, les deux parties revendiquaient la victoire.

"Nous contesterons ces chiffres circonscription par circonscription pour montrer qu'il y a eu un détournement électoral", a dit Koffi Yamgnane, un des porte-parole de l'Union des forces pour le changement (UFC), sur RFI.

L'élection s'est déroulée dans de bonnes conditions malgré quelques entorses à la procédure, ont jugé les observateurs internationaux. Plus de 3.000 émissaires locaux et 500 venus d'Europe et d'Afrique de l'Ouest ont supervisé le scrutin.

"PAS DE MANIFESTATIONS VIOLENTES"

L'opposition dispose d'un délai de huit jours pour présenter ses arguments à la Cour constitutionnelle et la convaincre des irrégularités qu'elle dénonce.

A quelques heures de l'annonce des résultats, samedi, la police avait déjà fait usage de gaz lacrymogène pour disperser une manifestation de partisans de Fabre. Dix personnes avaient été interpellées.

Les soupçons émis par l'opposition ont réveillé le spectre de nouvelles violences, après celles de 2005. La répression des rassemblements consécutifs à l'élection de Faure Gnassingbé avait fait un demi-millier de morts, selon l'estimation de l'Onu.

Si Fabre a dit se réserver le droit d'appeler ses partisans à manifester, l'UFC assure qu'il n'y aura pas d'émeutes.

"Nous n'avons aucune intention de manifester violemment", a dit Koffi Yamgnane dimanche.
La moitié des 6,6 millions de Togolais sont inscrits sur les listes électorales et étaient appelés à voter jeudi. La participation a été de 64,7% selon la commission électorale.

"Si les gens votent puis restent calmement à la maison, l'armée n'aura pas à s'impliquer, a estimé Jean Anoumou, chauffeur de taxi moto. Je ne pense pas qu'il y aura des violences comme il y en a eu en 2005."

Les incidents de 2005 avaient valu au pays les critiques de la communauté internationale et la suspension de l'aide étrangère. Celle-ci a été rétablie après le déroulement dans le calme des élections législatives de 2007.
Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : ACSCI France
  • : L’ACSCI (Alliance Citoyenne de la Société Civile Ivoirienne) est une cellule de réflexion d’intellectuels ivoiriens qui s’unissent pour la défense des droits des populations."Vous souhaitez adhérer ou représenter notre cellule dans votre pays de résidence, n’hésitez pas à nous contacter."
  • Contact

Le Fondateur

  • Seth koko France
  • Homme de paix et de vérité,Auteur du projet du Dialogue Direct inter-ivoirien,Stratège diplomatique de formation,Seth Koko fut Leader d'opinion,défenseur des droits de la société civile ivoirienne, à travers l'ACSCI dont il est le Fondateur
  • Homme de paix et de vérité,Auteur du projet du Dialogue Direct inter-ivoirien,Stratège diplomatique de formation,Seth Koko fut Leader d'opinion,défenseur des droits de la société civile ivoirienne, à travers l'ACSCI dont il est le Fondateur

Annonces

Cote-divoire-drapeaudrapeau franceBienvenue sur le site officiel de la représentation française de l'ACSCI

Vous souhaitez intégrer notre céllule de réflexion l'ACSCI (l'Alliance Citoyenne de la Société Civile Ivoirienne), le groupe de France, contactez-nous à acscifrance@sethkoko-blog.com ou Tel: 0033 666155982

Recherche