Un jeune homme de 19 ans a été très grièvement blessé de deux coups de couteau, mercredi, au lycée Henry-Wallon d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Touché au thorax et au bras, il a été transporté à l'hôpital Avicenne de Bobigny, où il se trouve dans un état jugé très sérieux.
Exclue du lycée en mai, la victime a en fait rencontré son agresseur de 17 ans, également extérieur à l'établissement, pour un différend à propos d'une jeune fille, vers 10h30, peu après la récréation.
Deux personnes ont été interpellées : l'auteur présumé des coups et son complice présumé de 15 ans, qui l'aurait aidé à pénétrer dans le lycée. La police judiciaire a été saisie de l'enquête. Par crainte de heurts, alors que des amis de la victime s'étaient regroupés sur le trottoir en face du lycée, une équipe mobile de sécurité (EMS) et des policiers ont été déployés devant l'établissement.
Les épreuves du bac continuent
Le lycée n'a pas été fermé, certaines épreuves optionnelles du baccalauréat s'y déroulant toute la journée. «A priori, on devrait reprendre les cours demain, indique un professeur, Laurent Igheroussene, délégué CGT. On va expliquer aux élèves ce qui s'est passé, parler de la violence scolaire et de la violence en général».
Plusieurs agressions se sont produites dans des établissements en banlieue parisienne durant l'année écoulée, notamment dans le Val-de-Marne. Début janvier, un lycéen de 18 ans avait été poignardé à mort dans son lycée du Kremlin-Bicêtre.
Le ministre de l'Education Luc Chatel a exprimé son «indignation». Il a jugé que cette nouvelle agression justifiait sa politique de lutte contre l'insécurité à l'école et notamment le déploiement d'équipes mobiles de sécurité.
«Du personnel formé pour accompagner les jeunes»
«A force de nous couper les moyens, (...) notre mission éducative est rendue de plus en plus compliquée, a contesté Laurent Igheroussene. Les EMS ne sont pas une bonne réponse, il faut du personnel formé pour accompagner les jeunes et non une présence ponctuelle de quatre personnes».
En février, des enseignants d'Henry-Wallon avaient arrêté le travail pour protester contre des suppressions de postes. Un diagnostic sécurité avait été réalisé en 2009 dans cet établissement entouré de grilles d'environ trois mètres et qui compte environ 1.200 élèves.
Le maire d'Aubervilliers, Jacques Salvator (PS), s'est dit «catastrophé», «d'autant plus que le lycée a été récemment cité en exemple au regard de ses résultats en progression».