De violents incidents ont éclaté dans la nuit de vendredi à samedi à Grenoble, après la mort
d'un malfaiteur, à l'issue d'une course-poursuite avec la police. La tension est restée vive toute la nuit et un homme a tiré sur les forces de l'ordre, entrainant une riposte des policiers, sans faire de blessé.
Entre «50 et 60 voitures» ont été brûlées et deux jeunes, dont un mineur, ont été arrêtés selon un bilan définitif de la police pour la nuit. Les deux jeunes arrêtés sont âgés de 17 et de 18 ans, a précisé à l'AFP un responsable de la police sans plus d'indications sur les circonstances et les raisons de leur arrestation. Trois autres âgés de 20 ans l'ont été pour «des tentatives de vols dans des magasins». Ils ont tous été placés en gardes à vue.
En outre des «engins de chantier» ainsi que «deux commerces» ont également été brûlés, a-t-il ajouté.
Brigitte Jullien, directrice départementale de la sécurité publique de l'Isère, avait précédemment confirmé «les tirs au pistolet automatique sur des policiers, qui ont riposté à quatre reprises», ajoutant qu'il n'y avait «aucun blessé». Selon Mme Jullien, les incidents ont véritablement commencé par «l'attaque d'un tramway» par des jeunes du quartier. «Ils ont mis des feux de broussailles devant et derrière. Ca a fait stopper le tramway dans lequel sont rentrés une trentaine d'individus cagoulés et armés de battes de base-ball et de barres de fer», a-t-elle poursuivi. «Ils ont fait descendre les gens qui ont eu très très peur. La police est intervenue rapidement et a pu faire repartir le tramway», a-t-elle ajouté.
Brice Hortefeux attendu sur place dans la journée
Suite à ces événements, Alliance, deuxième syndicat de gardiens de la paix, a annoncé qu'il «attendait de la fermeté de la part de la justice». «Dans cette affaire, nos collègues policiers ont eu beaucoup de chance de ne pas être tués, une voiture de police a pris des balles au milieu du pare-brise», a déclaré à l'AFP le secrétaire-général adjoint d'Alliance, Frédéric Lagache. «On a le sentiment que plus le temps passe et plus les policiers doivent s'excuser de faire leur travail. On attend désormais de la fermeté de la part des pouvoirs publics et de la justice», a-t-il ajouté. La police de l'Isère, déjà aidée par une soixantaine de CRS, a sollicité d'autres renforts. Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, doit par ailleurs se rendre à Grenoble dans la journée.
«Ils ont ouvert le feu à trois reprise»
Tout a en fait commencé dans la nuit de jeudi à vendredi, au casino d'Uriage-les-Bains (Isère). Alors que l'établissement est bondé, deux hommes, porteurs d'armes lourdes, se font remettre le contenu de la caisse avant de prendre la fuite. Une course-poursuite s'engage alors entre les policiers et les braqueurs, entre 1 heure et 2 heures du matin. Les braqueurs sont munis d'un fusil d'assaut et d'un pistolet-mitrailleur. Lors de la poursuite, un premier échange de tirs a lieu à l'entrée de Grenoble, au cours duquel un adjoint de sécurité est légèrement brûlé par une balle qui lui a frôlé les lèvres.
La BAC prend ensuite le relais, alors que les voleurs ont abandonné leur voiture et le butin, et se dirigent vers le quartier populaire de Villeneuve. Un des braqueurs est abattu alors qu'il continue à tirer sur les policiers en fuyant à pied. «Les malfaiteurs ont arrêté leur véhicule, le conducteur et le passager sont sortis. Ils ont ouvert le feu à au moins trois reprises vers les policiers», a déclaré le procureur de la République de Grenoble, Jean Philippe, devant la presse. «Les policiers de la Bac ont alors riposté, l'un de l'intérieur du véhicule avec un fusil à pompe et l'autre de l'extérieur». Karim Boudada, 27 ans, est touché à la tête. L'homme, originaire de Villeneuve, avait déjà été condamné trois fois aux assises pour vol à main armée.
Une partie du quartier est restée bouclée jusqu'en fin de matinée vendredi et des hélicoptères ont survolé les lieux à la recherche du second braqueur en fuite. La police judiciaire est saisie de l'enquête. L'Inspection générale de la police nationale a également été saisie. L'autopsie du malfaiteur tombé sous les balles de la police aura lieu samedi.
SOURCE/ LE PARISIEN