«Nous voulons être reçus par le Premier ministre, tonne Djamel Femmami, élu de Sevran (Seine-Saint-Denis) chargé de l’intercommunalité. Nous sommes au bout du rouleau; notre ville, comme d’autres communes pauvres d’Ile-de-France, se trouve dans la même situation financière que la Grèce! Cela fait deux ans que le budget est en déficit. Mais nous n’avons pas le choix, c’est ça ou supprimer les transports en commun et autres services publics. On est assis sur une poudrière! » Depuis des années, l’association des maires Ville et banlieue se bat pour obtenir les moyens financiers nécessaires pour ces communes déjà lourdement handicapées socialement.
Obtenir des moyens financiers
Alors que mardi sera officiellement installé le conseil national des villes, les élus d’Ile-de-France ont décidé de frapper un grand coup. Ils ont présenté hier, à Sarcelles, leurs propositions concrètes. Et comptent bien se faire entendre au plus haut niveau de l’Etat. « On nous supprime les fonds issus de la taxe professionnelle, alors même que nous sommes déjà en difficulté! Pour des villes comme les nôtres, c’est la double peine! Comment lutter contre l’échec scolaire ou la violence dans ces conditions? » scandent les élus du Val-d’Oise.
Claude Dilain, maire de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et président de Ville et banlieue, préconise « un fonds national de solidarité qui fonctionnerait comme une mutuelle : tout le monde cotise pour que certains, en difficulté, puissent bénéficier de l’aide des autres. Nous attendons depuis de longs mois la tenue d’un comité interministériel des villes (CIV), plusieurs fois reporté. »
« Le plan Espoir banlieues de Fadela Amara est une coquille vide », réagit Didier Vaillant, le maire de Villiers-le-Bel. « On se sent abandonnés. Or, il faut à tout prix éviter que ces communes ne deviennent des ghettos gérés par des mafias et des trafics », alerte à son tour François Pupponi, vice-président de l’association et député-maire de Sarcelles, « où 80% de la population vit en zone urbaine sensible ».
Si leurs propositions restent lettre morte, les élus promettent des opérations coup de poing. « On pourrait bloquer l’aéroport de Roissy », envisage déjà Jean-Pierre Blazy, le maire de Gonesse.